Chapitre 4: vu par Tiphaine

J'étais choquée par les paroles de Ben. Je n'étais pas du tout sereine, et je pense que Collynne l'a remarquée, malgré mes demi-vérités. J'avais beau dire que tout allait bien -comme d'habitude- elle ne semblait pas me croire.

Plus que tout, une question me taraudait : qu'avait fait Collynne ? Elle ne semblait pas avoir de troubles de l'esprit, et de quelque sorte qu'on tournait le problème, la solution n'apparaissait jamais. Quand à moi… Avais-je vraiment tué la voisine ? Je savais bien sûr pour l'incendie, mais… personne n'avait évoqué les détails macabres, en tout cas pas devant moi. Je ne plus, plus rien n'était logique, le miroir s'était brisé, et ce qu'il y avait derrière ne me plaisait pas du tout.

Comme je ne sortais plus trop de la bibliothèque, Sally vint m'y rejoindre.

-Pourquoi es-tu si sombre ? On n'est pas super dis ?

-Si, si, c'est juste que… Ben m'a dit pourquoi j'étais ici, et ça me… bouleverse on va dire.

-Oh ! Pauvre toi… Mais faut pas t'en faire pour ça, t'es peut-être juste je sais pas moi, bipolaire ou un truc dans le genre avec des troubles de la mémoire ! C'est pas si grave !

-Heu… si. Excuse moi mais… J'ai pas tellement envie d'avoir des trucs comme ça. Ma tante est bipolaire et crois moi c'est pas cool du tout pour elle. Après, c'est bien possible que j'ai des troubles de la mémoire, ça expliquerait beaucoup de choses.

-Ne t'inquiète pas, …

Elle allait continuer à parler quand la porte s'ouvrit d'un coup, laissant entrer Ben, qui m'attrapa par le bras avant de m'emmener dehors au grand damn de Sally.

-Mais qu'est-ce qui va pas chez toi ?! On coupe pas les gens en pleine discussion ! T'es taré oui ?!

Il me jeta regard noir, ce qui aurait du me laisser interdite. Mais au lieu de ça, je me dégageai de son emprise avant de me camper sur mes deux pieds d'un air de défit.

-Ça t'a pas suffit de me dire des bobards- enfin j'espère… -il faut aussi que tu te comporte comme un sagouin ? T'as quoi contre moi ? Je t'ai rien fait que je sache !

Il souffle, l'air exaspéré.

-Et bien «mademoiselle», je voulais juste t'avertir qu'il est probable que tu ai brûlé ta maison et ses habitants, mais si tu préfère que je le fasse devant tous les autres…

-De 1 c'est pas moi, et de 2, comment ça se fait que tu sois aussi renseigné ? Je l'ai dis à personne.

Il s’apprêtait à me répondre quand j'ai entendu des pas s'éloigner précipitamment. Quelqu'un nous avait entendus.

-Ben ?! Tu sais qui c'est ?

-A sont téléphone, je dirais ton amie Collynne… mais compte pas sur moi pour arranger les choses, t'avais qu'à lui dire.

-T'es vraiment qu'un gamin !

Et je me suis élancée à la poursuite de mon amie, le plantant là. Ça n'a pas été très difficile de la rattraper, car je suis plutôt rapide. Elle semblait un peu effrayée, alors je lui ai fait un croche-patte afin de l'immobiliser. Oui je sais, c'est pas très sympa… mais que voulez-vous ! A la guerre comme à la guerre !

-Collynne! Écoute moi s'il-te-plaît….

-C'est vrai ce qu'il a dit ?

-Et bien… je… ma famille est vraiment morte dans un incendie, mais je te jure que c'est pas moi !

-Ah oui ? Alors pourquoi t'as survécu exactement ?

-Quelque chose a cogné ma fenêtre, donc je suis sortie voir que c'était. Je n'ai rien vu. Tout ce que je sais, c'est que quand je me suis retournée, ma maison brûlait. La suite, tu la connais. Ah ! Et tant que j'y suis… d'après Ben, je serais ici parce que j'aurais tué quelqu'un. C'est totalement absurde.

C'est totalement absurde non ? En tout cas… Tu as aussi une raison d'être ici. Réfléchis y très chère. Sur ce, je partis d'un petit rire avant de retourner dans ma chambre.